Pépite littéraire belge, « Si les dieux incendiaient le monde » est le premier roman d’Emmanuelle Dourson ; et j’espère qu’il ne sera pas le dernier…
Jean, vieillissant et souffrant, n’attend qu’une chose : revoir sa fille, Albane, qu’il n’a plus vue depuis 15 ans et qui a disparu depuis que sa sœur, Clélia, lui a volé l’homme qu’elle aimait. De retour en Europe pour donner un concert, serait-ce l’occasion pour Jean de renouer avec sa fille et de réunir sa famille déchirée ?
C’est une véritable prouesse littéraire qu’Emmanuelle Dourson, romaniste de formation, réalise dans ce premier roman publié chez Grasset. Dans celui-ci, l’auteure maitrise la langue française, manie le verbe et manipule le vocabulaire à la perfection.
Son style d’écriture envoute, de même que la voix de la narratrice, seule voix du roman. Proche des personnages, la narratrice, Mona qui se dévoile petit à petit, raconte 6 épisodes de la vie des membres de sa famille sous le prisme de l’épouse, de la mère, de la belle-mère et de la grand-mère. Elle relate les liens conflictuels entre les personnages dont les blessures apparaissent au dur et à mesure de la lecture et qu’on espère voir se rassembler pour former à nouveau une famille unie.
En outre, la romancière enrichit son texte grâce à de nombreuses références culturelles, et notamment littéraire, telles qu’Homère, Nabokov ou encore Jaccottet dont elle insère le poème « quand les dieux incendieront le monde » dans son œuvre.
« En cette nuit,
En cet instant de cette nuit
Je crois que même si les dieux incendiaient
Le monde,
Il en resterait toujours une braise
Pour refleurir en rose
Dans l’inconnu. »
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