Dans son roman « Chair et âme », Blanche Martire relate l’histoire de Louise (la narratrice), Julie, Aurore et Isabelle, qui en pleine période d’adolescence découvrent la sexualité. Cependant, il n’est pas évident d’en avoir une image positive dans une société de l’image et de la consommation où tout est sexualisé.
À mi-chemin entre l’essai et le roman, « Chair et âme » est intéressant car l’œuvre mêle le récit des adolescentes et les réflexions de l’auteur sur l’hypersexualisation au sein de la société et sur l’impact de ce phénomène sur les jeunes. Blanche Martire aborde tant la banalisation du porno que le dénigrement des femmes, ou encore l’influence de l’hypersexualisation sur les relations amoureuses. Ces réflexions sont illustrées à partir d’exemples concrets de la société (chansons, clips, émissions de télé-réalité, publicités), ce qui donne à son œuvre un aspect documentaire et montre que l’auteure s’est bien renseignée sur le sujet. Celui-ci est d’ailleurs exploité de manière relativement complète. En effet, bien que le comportement des personnages semble parfois exagéré, cette démesure profite à l’exploitation du sujet, lequel est abordé de manière exhaustive.
« Autrefois, la nudité représentait le sublime, inspirait les chefs d’œuvre. Aujourd’hui, le corps est certes mis en avant mais d’une manière négative, dénigrée. Nous sommes passés de l’art au lard. »
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